mardi 1 février 2022

Siguifin d'Amala Dianor à Pôle Sud: La magie opère et envoie son énergie

 C'est par une procession chtonienne, rythmée des pas frappant le sol en mesure, en déconstruction, accompagnée des sons profonds de la voix ample de Rama Koné qui apporte l'énergie et l'unisson à ce groupe de neuf danseuses et danseurs, chenille ou dragon qui s'enroule sur le plateau que la dynamique est lancée pour Siguifin. Cette pièce chorégraphique protéiforme, rassemblant trois chorégraphes de trois pays différents, le Burkinabé Souleymane Ladji, la Malienne Naomi Fall et le Sénégalais Alioune Diagne sous la houlette du Sénégalais Amala Dianor nous présente à la fois une belle unité de danse et une belle diversité de styles. 

Amala Dianor - Siguifin - Pôle Sud CDCN


Des marches rythmées aux solos de break dance, de simulations de combats ancestraux à de virevoltantes cabrioles athlétiques, en passant par de magnifiques ralentis ou des tableaux d'ensemble presqu'immobiles qui démontrent la maîtrise du mouvement de cette belle équipe de danseuses et de danseurs. Les mouvements d'ensemble, les gestes furieux qui balaient, embrassent l'espace et l'occupent totalement, les battements de bras et les gestes de la main, en rythme ou déréglés, toute cette énergie qui vient du groupe et est transmise à la salle. Et même les arrêts intempestifs d'une panne de courant simulée ("pas de panique, on va brancher le groupe électrogène"), clin d'oeil à l'énergie qui quelquefois vient à manquer ou à la fragilité qui les relie, quand, solidaires, sur le fil du bord de scène, ils tentent de traverser des contrées inconnues ou hostiles. Autre clin d'oeil humoristique,  les élucubrations caricaturant le jargon (officiel ou politique ou administratif) qui essaie de défendre une coopération et une unité dont on se rend compte qu'elle est totalement hors sol. 

Amala Dianor - Siguifin - Pôle Sud CDCN


Heureusement que nos interprètes sont, elles et eux ancré(e)s dans cette terre, et l'on sent leur racines et leur être là, par exemple quand assis et presqu'immobiles, on entend le son de leurs corps  qui dessine une géométrie dans les plages de silence, soutenus par une chanson en sourdine. De marches guerrières en exode migratoire, cette petite troupe habillée de blanc décorée en noir et rouge à la Mondrian nous fait traverser des cultures qui se rejoignent et nous les rendent proches, concrètes et sympathiques au sens éthymologique de "communauté de sentiments".


La Fleur du Dimanche


Siguifin


A Pôle Sud le 1 et 2 février


DISTRIBUTION

Chorégraphie : Alioune Diagne, Ladji Koné, Naomi Fall et Amala Dianor

Interprètes : Abdoul Kader Simporé aka Dainss, Daniel Koala aka Tchapratt, Rama Koné, Roger Sarr, Alicia Sebia Gomis, Jules Djihounouck, Adiara Traoré, Salif Zongo, Adama Mariko

Musique originale : Awir Léon

Lumières et Régie Générale : Nicolas Tallec

Direction Déléguée : Mélanie Roger

Régie de tournée : Lucie Jeannenot


Production Cie Amala Dianor / Kaplan

La compagnie Amala Dianor est conventionnée par la DRAC Pays de la Loire, soutenue par la Ville d’Angers et la Région Pays de la Loire. Elle bénéficie depuis 2020 du soutien de la Fondation BNP Paribas. Amala Dianor est artiste associé à la Maison de la danse de Lyon – Pôle européen de création et membre du Grand Ensemble des Quinconces-Espal, scène nationale du Mans.

Partenaires : Association Diagn’art dirigée par Alioune Diagne / Festival Fari Foni Waati dirigé par Naomi Fall / Collectif JUMP dirigé par Ladji Koné

Coproduction : Théâtre de Suresnes-Jean Vilar / Atelier de Paris/ CDCN / POLE-SUD, CDCN Strasbourg / Big Pulse Dance Alliance : Tanz Im August, Berlin ; Dance Umbrella, Londres ; Dublin Dance Festival ; Julidans, Amsterdam ; New Baltic Dance, Lithuanie ; CODA, Oslo / Institut français de Dakar, Sénégal / CCN de Rennes et de Bretagne / Centre de la danse Pierre Doussaint Grand Paris Seine et Oise

Avec le soutien de l’Office International de la Francophonie / ’Institut Français

Résidences : CDC la Termitière, Ouagadougou, Burkina Faso / Institut Français de Bamako et Blomba, Bamako, Mali / Institut Français de Dakar et Le Château, Saint-Louis, Sénégal

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire