Musica dans le cadre de ses collaboration présente avec le TNS à Strasbourg la création Rothko, untitled #2 de Claire ingrid Cottenceau et d'Olivier Mellano.
Rothko, untitled #2 - TNS - Musica - Photo: Félicien Cottanceau |
Le spectateur est accueilli par la voix fantôme du philosophe strasbourgeois récemment disparu Jean-Luc Nancy qui parle de la peinture de Rothko tandis que des nappes de fumée lourde avancent du fond de la scène vers le public. Une ligne de petits cailloux blancs, frontière virtuelle du plateau (ou du tableau mouvant ainsi dessiné) fait bord de scène et la lumière change tandis que la voix de Jean-Luc Nancy se fait plus distincte et parle d'étendue d'eau, de "lac, de mer plutôt". Des cadres descendent, obscurcissant un peu le plateau et du bleu s'installe. La guitare d'Olivier Mellano installe une mélopée mélodique tandis que Claire ingrid Cottenceau commence à lire, en nous le chuchotant à l'oreille le poème de la chapelle Rothko de John Taggart traduit en français. Une silhouette qui parait géante vibre dans la pénombre, la lumière change. Le ton est donné. Tout au long du spectacle, dans cette installation plastique ingrid Cottenceau et le travail de lumière de Fabrice le Fur, nous serons toujours, comme en face d'une toile du maître de la couleur, en train de nous demander où nous sommes, de nous laisser envahir par un espace de couleurs, bleues, rouges, plus claires ou plus sombres à essayer de retrouver, en vain des repères. De même, les trois chanteurs des Voix imaginaires vont se trouver dans des espaces indéterminés à chanter sur des notes souvent aigües un autre texte Slow Song for Rothko de Taggart pour lequel Olivier Mellano a composé une partition différente. L'effet est réussi, nous sommes transportés dans un ailleurs indéfini, aux frontières et aux proportions mouvantes que vient également traverser des temps en temps la danseuse Akiko Hasegawa dans une énergie assez intériorisée.
Rothko, untitled #2 - TNS - Musica - Photo: Félicien Cottanceau |
La pièce n'est pas, comme le dit Claire ingrid Cottenceau dans le livret-programme du TNS une "représentation", mais une "présentation". Le dialogue qu'entretient l'actrice qui dit son texte (elle ne le récite pas) et la guitare d'Olivier Mellano qui lui répond, qui la soutient, qui l'enveloppe amène à cet état de relâchement, de lévitation presque. Il en fait une expérience théâtrale unique, presque une séance de méditation.
Une symbiose des arts sans plus aucune frontière.
La Fleur du Dimanche
création et mise en scène
Claire ingrid Cottanceau et Olivier Mellano
d’après l’oeuvre de Mark Rothko et Le Poème de la chapelle Rothko de John Taggart
traduit de l’américain par Pierre Alféri et Emmanuel Hocquard
installation plastique et lumière |
Claire ingrid Cottanceau et Fabrice Le Fur
musique | Olivier Mellano
son | Nicolas Dick
régie lumière | Zélie Champeau
assistanat au projet | Isabelle Gozard
avec Claire ingrid Cottanceau, Olivier Mellano
Les Voix Imaginaires | Adèle Carlier (soprano),
Isabelle Deproit (alto), Christophe Gires (ténor)
performance dansée | Akiko Hasegawa
et la voix de Jean-Luc Nancy
présenté avec le Théâtre National de Strasbourg
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coréalisation Musica, Théâtre National de Strasbourg, production ASAR / coproduction Théâtre national de Bretagne / avec le soutien de MC93 - Maison de la culture de Seine-Saint-Denis
Emouvant
RépondreSupprimerOui, mouvant et émouvant...
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