Nouvelle grande ouverture - la #Première avant la #Deuxième ce samedi soir - et après le premier soir de concert, Hommage à Ikeda le jeudi 18) grande ouverture du Festival Musica - Corona oblige - dans le Hall Rhin du PMC-Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg aménagé pour l'occasion: D'un côté une scène avec une grand écran et de l'autre un carré pour les chanteurs de Stockhausen.
Les musicien.ne.s montent sur scène, mais, surprise, ce sont deux solistes qui vont s'installer sur une estrade du côté gauche de la scène et jouer la première pièce de Ryijo Ikeda Metal Music 1: une pièce pour triangles. Un grand moment d'humour, ces deux musiciens jouant de leurs triangles avec toutes les variations possibles, étouffés sur leurs jambes ou rythmées, en résonnance, et variations de frappe en face à ce public - aussi nombreux que possible (en respectant les règles de distanciation une chaise sur deux pour les personnes ou les groupes). Un petit bijou de minimalisme, qui va rythmer la soirée puisqu'après la pièce d'Anna Korsun Mapebo, les deux solistes vont nous jouer une "suite" de Body Music où des variations de frappe (frappe dans les mains, sur les cuisses et frappe des talons avec une belle diversité et surtout avec une belle dextérité) et puis avant le Stockhausen en dernière partie, le Metal Music 2 où ils vont faire "chanter" les crotales en les caressant d'un archet pour les faire résonner dans des variations divines et cathartiques.
La pièce suivante, Run Time Error @Opel une longue ballade en vidéo dans un ancien bâtiment industriel - l'usine Opel à Rüsselsheim plus ou moins abandonné, mais habitée de le présence de musiciens - est l'occasion de découvrir le talent à la fois d'homme-orchestre mais aussi de VJockey (Vidéo-Jockey)de Simon Steen-Andersen. A partir d'une séquence vidéo de départ rappelant le "Le cours des choses - Der Lauf des Dinge" De Fichli et Weiss(1988), Simon Steen-Andersen crée un univers sisyphéen où, après un premier parcours complet enfin commencé après des débuts erratiques et dont la bande son est sonorisée en direct par l'orchestre des 10 musiciens de l'ensemble Modern, nous assistons à de multiples variations sur le sujet, entre un double écran qui fait la course de l'un à l'autre, des ralentissements et des accélérations fulgurantes ou des retours en arrière. Le tout avec des traitements sonores variés. Parce qu'au départ, ce qui semble être un long traveling est en vérité un travelling sonore de cette usine dont nous pouvons suivre la "fabrication du son". Un peu un mode d'emploi et un guide pour le spectateur de "Comment faire de la musique aujourd'hui" par cet autodidacte plein d'humour qui ne manque pas d'invention. La pièce est riche de ses explorations, et la lumière qui fait "son" n'en est pas la moindre, ni les nombreuses fausses fins avec un technicien masqué marchant en arrière comme dans la vidéo. On le suit dans sa course effrénée jusqu'à en être épuisé avec lui.
La dernière pièce, un hommage à la pièce dans l'esprit de 1968 Stimmung de Karlheinz Stockhausen donne l'état d'esprit de l'ambiance l'époque, avec une création où la musique "d'ambiance" devient un mélange de "folklore artificiel" où se retrouvent des chants traditionnels ou tribaux, des onomatopées et des mélopées , des poèmes et des bouts de phrases dites ou chantées, des rires, des souffles ,sifflements soupirs, jours de la semaine dans un joyeux mélange qui parvient à en faire une longue pièce cathartique qui enveloppe le spectateur-auditeur dans une ambiance envoutante et relaxante grâce aux six chanteuses et chanteurs qui nous tiennent en suspension pendant plus d'une heure dans un douce léthargie.
Une soirée surprenante, déconcertante, à la fois tonique et vivifiante, mais aussi apaisante qui semble donner la nouvelle direction que prend Musica en 2020.
Pour vous donner un apperçu du travail de Simon Stell-Andersen je vous offre une autre vidéo de son travail "Run Tim Error"
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