Oona Doherty avec les deux pièces nous confronte à la fois à la féminité mise en question et également à ce que l'on attend de la danse, avec un démarrage (en trombe) à l'extérieur de la salle de spectacle. Oona Doherty et son complice DJ Joss Carter nous jouent le risque de la rue, dans un quartier, qui peut être la banlieue de Belfast, comme de Strasbourg, avec une mise en scène de l'agression par de supposés cas sociaux.
Oona Doherty - Pôle Sud CDNC - Photo: lfdd |
Certains spectateurs ont dû sentir monter leur taux d'adrénaline, la mise en scène - et en condition - étant très réaliste. Le retour dans le "Studio" les a calmés, même si la danse "sur un fil de lumière" les a encore un peu laissés dans l'expectative. Mais le spectacle joue totalement sur ces espaces variants, cette non-définition, le va-et-vient entre les genres, justement: Oona Doherty, figure qui alterne la masculinité et le côté "mauvais garçon" dans ses attitudes et ses apostrophes: gros mots, en anglais, en Français et en Allemand (Scheisse, Bumsen,..) et la grâce d'un corps de danseuse à la limite du classique, entre survêtement ample et vêtement blanc de vierge angélique, invective au public ou imploration divine. Elle arrive avec une totale maîtrise à jouer sur le mouvement et la parole saccadée qui serait ceux d'une vidéo qui fonctionne par soubresauts, se déroulant de plus en plus, dans une gestuelle maîtrisée et des bruitages et une diction à la limite d'une magnifique glossolalie.
Oona Doherty - Pôle Sud CDNC - Photo: lfdd |
Dans son versant "vierge", cependant, alors qu'elle nous montre toute sa maîtrise et la souplesse d'un geste de danseur noéclassique sur une magnifique bande son "médiévale" qui va chercher les contre-uts, nous nous serions attendus à une interprétation qui prenne un peu plus de liberté dans le geste. Mais on sent bien tout le talent et l'énergie, la révolte aussi peut-être qu'elle a au fond de son corps.
La Fleur du Dimanche
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