Pour son premier concert de l'année à la BNU de Strasbourg, le collectif "lovemusic" joue avec le feu et avec le temps. Son concert s'appelle "Orologio di Fuoco", en référence à une des pièces "Fireclock" (2019), une création mondiale commandée à Maurizio Pisati qui est jouée devant le film qui montre la mise à feu de la sculpture d'allumettes qui a inspiré la pièce.
Lovemusic - Orologie di fuoco - Emiliano Gavito - Léa Trommenschlager - Adam Starkie - Photo: lfdd, |
Le concert qui sera repris en Italie, à Milan le 4 mars 2020 tourne autour du temps et rassemble autour d'Adam Starkie à la clarinette et d'Emiliano Gavito aux flutes la guitare de Christian Lozano. La soprano Léa Trommenschlager rejoint Christian Lozano pour la première création de Philippe Venable "Time stands still" et le groupe aux wood blocks pour la deuxième "Numbers 91-95" qui voit resurgir deux magnétophones à cassettes qui enregistrent (et rediffusent le texte de Simon Howard dont Adam Starkie nous offre une lumineuse interprétation.
Vous l'aurez deviné, la pièce tourne autour du temps et l'installation "Poet Mechanic XX" de Cameron Graham qui tourne en interlude sur les écrans de télévision pour clore le concert en dévoilant son son tournant délicat et discret résume le ton de la soirée. Un souffle imperceptible, éphémère, léger comme le temps, fugace et aérien.
Certaines parties de ce début de soirée - jeu de guitare, objets musicaux (un ruban de scotch déroulé) font un pont vers le concert de deuxième partie de soirée au programme: le concert "anniversaire" de Fred Frith en dialogue avec Nicolas Humbert et Marc Parisotto au Fossé des Treize dans le programme de Jazzdor.
Cut Up the border
... Après le pas, la coupe !
Vous avez peut-être en tête le film "culte" "Step Across the Border" portrait de contrebandiers du musicien Fred Frith dont je vous ai parlé hier. Figurez-vous qu'il a nécessité plus de 2 ans de tournages et que les rushes "son" - plus de 33 heures enregistées par Jean Vapeur sur un Nagra - avaient subi un "dégat des eaux". Mais, que grâce au Bayericher Rundfunk et au Deuschlandfunk, le résultat du sauvetage de cette archive a donné lieu à un concert-improvisation il y a un an à l'occasion de l'Anniversaire de l'Art initiée par Robert Filliou (le jour de son propre anniversaire en 1973) et donc un objet disque qui en témoigne.
Jazzdor - Cut up the Border - Fred Frith - Nicolas Humbert - Marc Parisotto - Photo: lfdd |
Cette re-création a été "réactivée" en totale improvisation entre les trois compères Fred Frith, à la guitare et toutes sortes d'ustensiles et de pédales, et également Nicolas Humbert et Marc Parisotto, les deux complices qui ont retravaillé les bandes, dans un match de ping-pong entre la scène et les archives qu'ils envoyaient de la salle vers la scène (ou plutôt vers les enceintes) dans un jeu de collage (cut and paste) electronique vivifiant.
Jazzdor - Cut up the Border - Fred Frith - Nicolas Humbert - Marc Parisotto - Photo: lfdd |
Chacun à l'écoute de l'autre, essayant de trouver le bon ton, la bonne réponse, le son ou l'ambiance qui permettait de réactiver ce voyage à la fois dans le temps (plus de 30 ans) et également dans un univers fait de notes, de paroles ressucitées, de cris et de bruits, d'accords et de liaisons.
Jazzdor - Cut up the Border - Fred Frith - Nicolas Humbert - Marc Parisotto - Photo: lfdd |
Pendant une bonne heure et demie, avec Fred Frith qui démarre en "nettoyant" sa guitare des traces de sons passés avec une brosse puis un pinceau, puis en tire les sons inimaginables qu'il cosntruit dans sa tête, rejoint par le duo qui s'appuie sur le matériau à sa disposition, avec moults changements et variations, se met en positions d'écoute du passé dont Nicolas Humbert et Marc Parisotto font encore défiler quelques images sonores.
Jazzdor - Cut up the Border - Fred Frith - Nicolas Humbert - Marc Parisotto - Photo: lfdd |
Jazzdor - Cut up the Border - Fred Frith - Nicolas Humbert - Marc Parisotto - Photo: lfdd |
Une soirée intense et de grande intériorité...
Jazzdor - Cut up the Border - Fred Frith - Nicolas Humbert - Marc Parisotto - Photo: lfdd |
La Fleur du Dimanche
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