vendredi 30 novembre 2018

Danse à Pôle Sud: (Elle) retient d'Olga de Soto: Le fil tient bien

Sur scène, un fil, assez gros (on ne dit pas corde* sur une scène de théâtre) recouvre le plateau en circonvolutions cérébrales comme une île ou du Land Art. 


Olga de Soto - (Elle) retient Photo: Mila Ros

Et dans le silence, Olga de Soto, seule en scène danse, prend des poses ou plutôt des positions, pendant que doucement, lentement, par un mécanisme discret mais quand même en plein milieu de la scène, cette corde est "aspirée" vers le haut, puis vers la gauche où elle disparait.
Comme disparaît aussi inexorablemnent la mémoire de la grand-mère de la chorégraphe, puis plus tard de sa tante, et comme disparaît la mémoire de la danse, des représentations de certains spectacles - deux en particuliers: "Le Jeune homme et la mort" et "La Table Verte", deux spectacles emblématiques pour Olga de Soto.

"Je pars sur les pas de la danseuse - rien n'est stable..."
Car le spectacle va interroger ce qui reste, ce qu'on retient, ce dont on se souvient, et Olga de Soto va dès lors expliquer sa démarche, un peu sa vie, ses deux enfants, qui jalonnent ce parcours, cette quête de mémoire personnelle, de reconstruction avec l'Histoire avec un grand H, avec ses dates, 23 février 1991, 11 septembre 1973,... ou emblématiques, 8 mai 2012, juin 1946, 2010 ou familiales .... 2002, 2008.
De même, les villes, les trajets, les voyages, les lieux de spectacle, personnels ou des ces deux pièces, ou des interprètes, danseuses et danseurs interrogés sur leur mémoire, sur les souvenirs qu'ils ont retenus de la vie, de la danse, de ces pièces...

Ainsi se tisse, devant nos yeux mais aussi avec nos sens et notre imagination, une reconstruction de cette mémoire, de son sens et du sens de l'histoire. Et Olga de Soto "interroge" les témoins, dialogue avec Edith del Campo, Ann Hutchinson Guest, Renate Pook, Marina Grut, Jacqueline Challet-Haas, Philip Lansdale, Joan Jara, Toer Van Schayk, Fernando García, Juan Allende Blin, Christian Holder, Nora Salvo, Gerd Zacher, Jeanne Brabants, Michelle Nadal, Fernando Beltramí et Hanns Stein. 
L'histoire s'accélère, les souvenirs qui arrivaient dispersés se superposent, Olga dialogue avec ces voix et nomme les interlocuteurs qui nous entourent sur les six hautes-parleurs, en traduit quelques bribes, pour conclure avec Joan Jara, la femme du chanteur chilien assassiné par la Junte, qui se souvient de la Table Verte, ", de Kurt Joos, du procès contre la junte, et de la "partisane" qu'elle interprétait et qu'elle est devenue - et qui lui a fait arrêter la danse et enfin avec Hanns Stein, qui a échappé à Auschwitz et au coup d'état de Pinochet et qui maintenant se tait sur son passé.
Il ne reste plus qu'à essayer de recommencer à danser tandis que du plafond, le sablier marque le temps qui passe.
Et qu'à nous il reste à reconstruire le fil et à trouver les liens.

Olga de Soto - (Elle) retient Photo: lfdd

Olga de Soto - (Elle) retient Photo: lfdd





La Fleur du Dimanche

* L'explication voudrait que ce soit la peur du sort: comme pour les marins, la "corde du pendu" 
Rappel: Dans la pièce "Le Jeune Homme et la Mort", le personnage du jeune homme se pend avec une corde...

OLGA DE SOTO
(Elle) retient
Conception, chorégraphie, texte, documentation, montage et interprétation : Olga de Soto
Création éclairages : Philippe Gladieux
Régie éclairages : Geni Diez
Son : Mathieu Farnarier
Régie son et régie vidéo : Benoît Pelé
Scénographie : Olga de Soto
Construction de la scénographie : Daniel Huard
Avec les voix de (par ordre d'apparition) : Olga de Soto, Edith del Campo, Ann Hutchinson Guest, Renate Pook, Marina Grut, Jacqueline Challet-Haas, Philip Lansdale, Joan Jara, Toer Van Schayk, Fernando García, Juan Allende Blin, Christian Holder, Nora Salvo, Gerd Zacher, Jeanne Brabants, Michelle Nadal, Fernando Beltramí, Hanns Stein
Chargés de production et de diffusion : Jill De Muelenaere et Claude Véron
Production : Niels Production

Coproduction : Charleroi danses / Centre Chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles / POLE-SUD, CDCN Strasbourg / Le Phare, CCN du Havre Haute Normandie, Le Havre

mercredi 28 novembre 2018

Ghostland de Pierre Jodlowski: Ça déménage Live @ Home pour les douze coups

Pour le douzième coup de Live @Home des Percussions de Strasbourg dans leur Théâtre de Hautepierre nous donnent rendez-vous avec des fantômes.
D'emblée, c'est Goethe ressuscité qui nous parle du roi des Aulnes:




Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?
Es ist der Vater mit seinem Kind.
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er fasst ihn sicher, er hält ihn warm.
....

Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düsteren Ort? –
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh’ es genau,
Es scheinen die alten Weiden so grau. –

„Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt,
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt!
Mein Vater, mein Vater, jetzt fasst er mich an,
Erlkönig hat mir ein Leids getan. –

Dem Vater grauset's, er reitet geschwind,
Er hält in Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Mühe und Not,
In seinen Armen das Kind war tot.

----

Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent?
C'est le père avec son enfant;
Il serre le petit garçon dans son bras,
Il le serre bien, il lui tient chaud.
....
— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre?
— Mon fils, mon fils, je vois bien:
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.

— Je t'aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j'utiliserai la force.
— Mon père, mon père, maintenant il m'empoigne!
Le Roi des Aulnes m'a fait mal!

Le père frissonne d'horreur, il galope à vive allure,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant,
Il arrive à grand-peine à son port;
Dans ses bras l'enfant était mort.

Après cette entrée en matière, une ombre derrière une toile blanche, soutenue par des sons électroniques, l'inquiétude s'installe, déstabilise. Des éclats sonores de flashes de néon et de stroboscopes perturbent l'audition, quatre ombres couchées sur des grosses caisses qu'elles frappent ou frottent avec des balais, du polystyrène ou les doigts, en sortent des sons étranges, transformés, angoissants ou déstabilisants. Une ambiance s'installe, sourde et inquiétante renforcée par les ombres, vêtues de sweats à capuches cachant leurs têtes et leurs visages. 
En écho, sur l'écran, les musiciens jouent sur des tables qui apparaissent, disparaissent, tournent et perdent leur réalité, tandis que le son qui en résulte paraît bien étrange, dématérialisé.
Tout comme le fantôme derrière l'écran, dont l'ombre du corps se fait transparente sous son linceul...





Puis l'ambiance change, pendant que sur l'écran panoramique un décor de bureau moderne aseptisé et vide défile, la scène est déménagée et réaménagée avec un quatuor de batterie au grand complet.
Les musiciens portant des masques d'Anonymous s'installent et dans un dialogue et des jeux d'ensemble de ces batteries et des cymbales, doublées de leur alter ego électronique, construisent des boucles de percussions enveloppantes. Des alternances d'exubérance et de respiration, pendant que de temps en temps des silhouettes occupent les espaces de bureaux ou les lofts blancs matérialisés sur l'écran en fond de scène.


Ghostland - Pierre Jodlowski - Les Percussions de Strasbourg - Photo: Claudia Hanssen

Des moments de silence sont interrompus par des musiques tournantes, des moments de percussion, de coups de cymbales qui s'achèvent dans des échos électronique, des crissements des sons d'arcs électriques, des nappes de bruissements mystérieux. On sent bien que ce qui se joue devant nous est fabriqué en direct, mais en même temps le son est de nature étrange, étrangère, réincorporé dans une autre matière. Les percussions sont dématérialisées et s'incarnent dans leur présence altérée. Nous avons même droit à un concert d'attaché-cases. La dernière partie est plus envoûtante et sur l'image de l'envol et de la procession, une mélopée s'appuyant sur les claves, soutient l'errance des quatre musiciens autour de la scène qui deviennnent silhouette derrière l'écran. La tension hypnotique enfle, monte, éclate et dans une dernier sursaut, s'épuise et s'éteint, tandis que sur scène ce sont les musiciens qui sont déménagés.
Le travail de mise en espace de cette pièce "Ghostland" qui vient de sortir en disque, CD et vinyle est admirable. La scénographie insuffle à la musique une âme nouvelle. Le travail de la lumière de Pierre Jodlowski est dans une symbiose extraordinaire avec la partition au point que l'on s'imagine quelquefois que c'est la lumière qui fait le son. 
Saluons dans l'équipe des Percussions de Strasbourg, Minh-Tâm Nguyen, François Papirer, Galdric Subirama et Flora Duverger qui sont bien plus que des musiciens, de vrai acteurs. Julia Maracine arrive à personnifier les "Esprits" et Kamil Keska au son  reprend le travail artistique et technique de François Donato. 
Tout cela prouve que la musique d'aujourd'hui est bien vivante. Et Ghostland est un voyage qui déménage au pays des ombres portées par la musique....

La Fleur du Dimanche 

dimanche 25 novembre 2018

Un livre, un calendrier, un algorithme, un poème,..

Dans la vie il faut faire des choix... Ecrire ou ne pas écrire, aimer ou ne pas aimer... Bon, là je vais trop loin...
Et puis, "on" choisit pour nous, l'algorithme, dont personne ne sait quelle en est la logique profonde - en a-t-il vraiment une ou faut-il la lui apprendre ou la lui imposer - règle déjà certains pans de notre vie: la musique que nous écoutons, les informations que nous voyons, les endroits où nous allons passer en vacances... Notre programme de la journée, de la semaine, du mois, de l'année à venir...

A propos d'année à venir, je vous propose de choisir et de voter pour votre calendrier préféré de la Fleur du Dimanche pour 2019.

Et tout d'abord, je vous offre le mois de décembre, avec des fleurs d'hellébore (histoire à suivre...).



Hellébore - Rose de Noël - Photo: lfdd
 
Pour le TVA, je vous rajoute un extrait du livre de Marguerite Duras (voir le 11 novembre) le livre "Ecrire":

"Je ne sais pas ce que c'est un livre. Personne ne le sait. Mais on sait quand il y en a un. Et quand il n'y a rien, on le sait comme on sait qu'on est, pas encore mort." 

Pour vous éclairer sur les algorithmes, je vous renvoie à un article paru dans Libération le 17 novembre: "Les algorithmes créent leur propre réalité", interview de Cathy O'Neil par Erwan Cario
dont voici un "extrait"




Et là les trois calendriers à choisir:

Calendrier 1




Calendrier 2




Calendrier 3




Un mail à: lafleurdudimanche(at)gmail(point)com fait l'affaire.
Et sachez que vous pouvez souscrire à un tarif raisonnable - moins de 15 Euros pour un, tarif dégressif - pour faire un cadeau et donc des heureux...

Je vous avais annoncé un poème, à vous de me l'envoyer en même temps que votre choix ;-)

Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche 

vendredi 23 novembre 2018

Réparer les vivants au TNS: Incarner le roman, avec du coeur

Le roman de Maylis de Kerandal "Réparer les vivants", gros succès littéraire, critique et public, a fait l'objet d'une adaptation au cinéma par Katell Quillévéré, mais aussi au théâtre, entre autres par Sylvain Maurice en 2016, et qui sera visible en reprise au TNS à Strasbourg jusqu'au 1er décembre.

Réparer les vivants  - Sylvain Maurice - Vincent Dissez - Photo: Elisabeth Carecchio


Sylvain Maurice, metteur en scène autant du répertoire que de textes contemporains, mais également de textes littéraires a, lorsqu'il a lu, littéralement "dévoré en deux jours" le roman, a tout de suite décidé "qu'il fallait en faire un spectacle: c'était une nécessité impérieuse." De même le choix  du comédien Vincent Dissez et du musicien Joachim Latarjet pour interpréter sur scène ce duo qui donne le rythme du texte qu'il a adapté était aussi une évidence.
Ainsi, la pièce suit le fil conducteur du coeur, à la fois celui, physique de Simon Limbre, cherchant la sensation, le surpassement et l'émotion ultime, puis mis en danger et abandonné par son cerveau, en état de mort clinique, suite à l'accident, le coma, les complications, pour se retrouver dans un périple digne d'un voyage d'Ulysse, une Odyssée qui démarre dans un hôpital au Havre pour aboutir à Paris, à la Pitié Salpêtrière, dans la poitrine de Claire, voisine de l'Hôpital, en remplacement de son vieux coeur usé et à bout.
Mais aussi le coeur symbolique de la générosité, du don, de soi pour Simon, de son père et de sa mère, confrontés au drame et au dilemme, mais également des humains qui, dans l'exercice de leur métier donnent aussi d'eux même, en temps, en bonté et en professionnalisme. Le récit ainsi reconstruit devient une épopée moderne, avec ses rebondissements et son suspense, ses réflexions éthiques et philosophiques incluses dans une course contre la montre, avec force de moyens de communication et de passages techniques, presque scientifiques pour ce qui est des moments en salle d'opération. Et la force de la scénographie a été de trouver le bon dispositif qui permet de tenir en haleine et de garder le spectateur dans la course, immergé dans l'ambiance.
D'abord cette rampe de lumière qui nous plaque dans notre fauteuil "d'opération", puis ce dispositif, autant pont transbordeur que mécanisme qui semble manipuler le comédien, avec le musicien le dominant et semblant tirer les ficelles d'une marionnette, fils sonores aussi, car Joachim Latarjet ne fait pas que de la musique, il fait vivre, par le son à la fois le récit et battre le coeur qui traverse la pièce tout en nous incluant dans le rythme et l'ambiance, comme sous hypnose ou sous anesthésie.

TNS - Réparer les vivants  - Sylvain Maurice - Vincent Dissez - Joachim Latarjet - Photo: Elisabeth Carecchio


Et le tapis roulant, menant le rythme au fil de la narration, tantôt ralentissant, tantôt bousculant le comédien narrateur, tantôt le déstabilisant, et nous avec, aidé en cela par l'éclairage, quelquefois stroboscopique, ou encore pinceau de lumière aveuglante qui en fait un esprit dont l'image fantôme bouge avec notre regard.
Il faut saluer la performance magistrale de Vincent Dissez qui, tout au long de ce récit, garde une neutralité de narrateur, sans emphase ou lourdeur dans les passages d'humour qui permettent de déstresser les moments de tension, et qui également arrive à "incorporer" les différents personnages lorsqu'ils s'expriment au cours de ce récit savamment équilibré. 


La Fleur Du Dimanche 

mardi 20 novembre 2018

What do you think ? : Le double V de la Vivacité Vivante et libre, pensante....

Georges Appaix est un poète des gestes infimes, des pensées intimes, des airs qui subliment. Il creuse avec sa compagnie, La Liseuse, au fil du temps, un sillon qui ne perd pas le fil, tailleur de mots, sculpteur de gestes, siffleur d'airs qui nous transportent. 
Dans sa traversée de l'alphabet comme trajectoire de pensée, il se laisse porter par la lettre W dans une escapade vers l'ailleurs, vers l'autre langue, l'étrangère qui envahit les titres des films et des spectacles, l'anglais, tout en la découpant, comme les gestes et les images dans une construction mémorielle.


Georges Appaix - What do you think - Photo: Elian Bachini

"What do you think ?" qui pourrait sembler être une injonction, un interrogatoire, une enquête, prend le champ de la liberté de penser, l'envol de la légèreté, l'errance de l'évasion. En convoquant sur le plateau quatre danseurs avec lui et son double qui va porter sa parole, il leur donne également la liberté de parler en bougeant et de bouger en parlant, ou plutôt de penser en dansant et par la même d'exprimer leurs pensées soit en paroles, soit en geste. Car, on le sait, pour Georges Appaix, le geste a aussi son vocabulaire, et sert à s'exprimer, dialoguer ou faire passer des messages ou des émotions. Et dans ce spectacle, c'est surtout une occasion de montrer que chacun peut exprimer à sa manière, dans la diversité de son corps, de ses gestes et de ses attitudes et de ses mouvements des choses similaires ou complémentaires. Et montrer que cela peut créer une communauté, un lien, une expérience commune, partagée. Que quelquefois, on peut vouloir être seul, que souvent, on va rencontrer l'autre, différent, que l'on va vivre, bouger, penser et échanger avec lui dans une construction qui réunit.


Georges Appaix - What do you think - Photo: Elian Bachini

Et le résultat, dans un sympathique collage de textes, de mots, de jeux, de solos qui débouchent sur des duos ou des mouvements d'ensemble, belle variété de chorégraphies, fait de cette "dit-vagation" un merveilleux spectacle qui fait passer des tonnes de  générosité et de bonheur. La scénographie qui nous envoie quelques messages, signaux Visuels, comme une TV coupée en deux derrière une Vitre opaque Vide de programme avec la neige sur l'écran ou un demi-Vélo à la fois producteur d'énergie et Véhicule de l'éVasion, ou des installations d'Arte Povera qui nous montrent un bout de chemin, ... Vers où ? Dans les bois, Juste pour cheminer et penser, penser en marchant... ou ne pas penser, ou écouter des chansons hachées qui se superposent, se relaient, ripent de l'une à l'autre, des Rolling Stones qui roulent vers Dylan ou Lou Reed, ou encore Alain Bashung avec Venus
Guidé par une étoile
Peut-être celle-là
Première à éclairer la nuit
Première à éclairer la nuit
Première à éclairer la nuit
Vénus

Et pour finir, enfin presque, après y être allé, là, revenir, et voir les feuilles Voler, et attendre la suite mais surtout
Vivre !

Volver,
Con la frente marchita,
Las nieves del tiempo
Platearon mi sien.
Sentir, que es un soplo la vida,
Que veinte años no es nada,
Que febril la mirada
Errante en las sombras
Te busca y te nombra.
Vivir, 
Con el alma aferrada
A un dulce recuerdo,
Que lloro otra vez.

Revenir,
Avec le front marqué
Les neiges du temps
Plaquées sur mes tempes.
Sentir que la vie n'est qu'un souffle,
Que vingt ans ne sont rien,
Que mon regard fébrile,
Errant dans l'ombre,
Te cherche et dit ton nom.
Vivre,
Avec l'âme enchaînée
A un doux souvenir,
Que je pleure à nouveau.

Georges Appaix - What do you think - Photo: Elian Bachini 

Au final, ç'aura été un beau Voyage en compagnie de personnages qui nous aurons transportés en mots, en gestes, en chorégraphies et en musique dans le monde des pensées et des souvenirs.






Allez, on y revient:




La Fleur du Dimanche

What do you think ?
A Pôle Sud - Strasbourg le 20 et 21 novembre 2018


GEORGES APPAIX
Cie La liseuse
What do you think ?
Mise en scène, textes et scénographie : Georges Appaix
Chorégraphie : Georges Appaix avec la participation des interprètes
Avec : Mélanie Venino, Maria Eugenia Lopez, Carlotta Sagna, Alessandro Bernardeschi, Georges Appaix et Romain Bertet en alternance avec Maxime Gomard 
Son : Olivier Renouf, Eric Petit et Georges Appaix, Contrebasse : Eric Petit
Costumes : Michèle Paldacci
Lumières et construction décor : Pierre Jacot-Descombes
Régie Générale et construction décor : Jean-Hughes Molcard
Extraits sonores : Lucio Battisti, Jean-Philippe Rameau, The Rolling Stones, Carmen McRae, John Cale/Lou Reed, Bob Dylan, Alain Bashung, John Coltrane, Eliades Ochoa.
Création 2017 au Théâtre Joliette Minoterie / Marseille dans le cadre du Festival de Marseille / Danse et arts multiples
Coproduction : Cie La Liseuse / Festival de Marseille-danse et arts multiples / Théâtre Garonne - scène européenne Toulouse / Marseille Objectif Danse / Le Parvis - Scène Nationale de Tarbes Midi Pyrénées / Pôle Arts de la Scène - Friche de la Belle de Mai / POLE-SUD, CDCN Strasbourg.
Avec l’aide de l’Adami. 

vendredi 16 novembre 2018

Une aile du Museu Picasso Barcelona posée au milieu de ST-ART 2018

Pour l'édition ST-ART 2018, la directrice artistique, Patricia Houg a vu grand: Un aile du Museu Picasso de Barcelone est posée ans le grand Hall 7 du Wacken au milieu de Galeries du monde entier... 
Un vrai espace muséal avec tout l'équipement muséographique et de sécurité, et au milieu de dessins originaux de Picasso, dont certains du 19ème siècle, de magnifiques linogravures et des céramiques des années 50 (Corrida, torreaux et Picador) et de photographies de David Douglas Duncan, une des Ménines (1957), un tableau qui vaut 25 milions d'Euros.
Notez que ce qui est cher est rare et qu'il faudra s'armer de patience pour pouvoir admirer tous ces chefs-d'oeuvres puisque pour des raisons de sécurité seuls trente visiteurs seront autorisés à entrer dans le bâtiment spécialement construit pour les abriter.


St-Art 2018 - Museu Picasso Barcelona - Vue d'ensemble - Photo: lddd


St-Art 2018 - Museu Picasso Barcelona - Céramiques - Photo: lddd


St-Art 2018 - Museu Picasso Barcelona - Las Meninas - Photo: lddd

St-Art 2018 - Museu Picasso Barcelona - Autoportrait - Photo: lddd

St-Art 2018 - Museu Picasso - Femme résistant à l'étreinte d'un homme - Photo: lddd


Comme la structure est centrale, vous pourrez vous relayer si vous êtes à deux pour choisir soit le Bar, à côté, soit les galeries qui sont autour ou même plus au fond, l'espace "Carte Blanche donné à Henri-Frnçois Debailleux, déjà vebu l'année dernière. Son choix, éclairé, rassemble des galeries parisiennes courageuses qui défendent des artsites reconnus ou émergents et ce sera l'occasion si vous ne connnaissez pas encore de découvrir leurs choix, à savoir la Galerie Thomas Bernard, qui partie de Bordeaux est maintenant à Paris, La Galerie RX qui défend autant l'historique activiste viennois Hermann Nitsch que Mrdjan Bajic, le serbe plein d'humour et a son axe bien orienté vers les pays d'Europe de l'Est, la Galerie Anne-Sarah Bénichou et la Galerie Bertrand Grimont.

Vous pourrez aussi découvrir, sur les galeries alsaciennes, dont:

La Galerie AEDAEN où Raphaël Charpentié avec Patrick Adler proposent un regard sur la peinture et la sculpture à Leipzig: Volker Kaufmann, les sculptures de Jana Mertens, les paysages de Theresa Möller, Anija Seedler et les fenêtres très géométiques, toutes en "matières" d'Hendrick Voerkel - vous trouverez après St-Art encore des oeuvres à la galerie AEDAEN en ville, au fond de la salle, à l'arrière de l'exposition "Etre".  


St-Art 2018 - Galerie Aedaen - Hendrick Voerckel - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Aedaen - Jana Mertens - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Aedaen - Jana Mertens - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Aedaen - Jana Mertens - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Aedaen - Jana Mertens - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Aedaen - Jana Mertens - Photo: lfdd

Chez le graveur Rémi Bucciali, à côté d'Alain Clément, de Michel Cornu, de Jacques Clauzel, de Raymond Waydelich, vous trouverez les estampes d'Alma Bucciali mais aussi ses travaux de broderie et de crochet, très originales qui ont été repéré par la Ville de Strasbourg.


St-Art 2018 - Galerie Rémy Bucciali - Alma Bucciali - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Rémy Bucciali - Alma Bucciali - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Rémy Bucciali - Alma Bucciali - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Rémy Bucciali - Alma Bucciali - Photo: lfdd
Et des estampes d'Alain Clément, Michel Cornu, Jacques Clauzel, Laurence Garnesson, Raymond Waydelich, Daphné Gamble, Germain Roesz et Marie-Pascale Engelmann:


St-Art 2018 - Remy Buccieali - Marie-Pascale Engelmann - Photo: lfdd

Côté estampes, nous avons bien sûr la Galerie Lacan qui expose aussi sur un espace à part, Raymond Waydelich pour ses 50 ans d'estampes:


St-Art 2018 - Galerie Lacan - Raymond Waydelich - Photo: lfdd

Et puis la peinture avec Edouard Arroyo, Roger Dale, Hervé di Rosa, Christophe Hohler, Robert Combas, Jacques Villéglé, Marie-Jo Dalloz, Speedy Graphito. Bon, le dimanche soir il y avait quelques pièces manquantes...


St-Art 2018 - Galerie Lacan - Raymond Waydelich - Photo: lfdd

Pascale Foessel présente quant-à elle, à côté de Bernard Buffet et Maire-Jacques Massol, les travaux Jean Remlinger et de Klaus Stoeber:
St-Art 2018 - Galerie Froessel - Klaus Stoeber - Photo: lfdd
Chez Christophe Tailleur, vous verrez la valeur sûre Thomas Henriot et ses encres de chine avec ou sans couleurs et le jeune artiste Joris Tissot qui termine sa série de dessins tagués avec un portrait de son père... Et approchez-vous de près du "Musée de Poche" des outils de la Cathédrale de Valérie Graftieaux ... et également de ses "gauffres" d'écritures invisibles...


St-Art 2018 - Galerie Christophe Tailleur - Thomas Henriot - Photo: lfdd
    
St-Art 2018 - Galerie Christophe Tailleur - Thomas Henriot - Joris Tissot - Photo: lfdd
St-Art 2018 - Galerie Christophe Tailleur - Valérie Graftieaux - Photo: lfdd

Marc Sun avec Withoutart Galerie présente des oeuvress de Hans Hartung Henri Michaux, Liu Yi et également les sculptures de Domonique Kipelen, les travaux sur papier de Philippe Lepeut et les photographies de Philippe Colignon et de Naohiro Ninomiya...


St-Art 2018 - WithoutArt Galerie - Naohiro Ninomiya - Photo: lfdd

Côté Photo, nous avons aussi la Chambre qui accueille les travaux de Stephan Dragan, photos d'expositions mises en situation. Je vous offre mon "Dragan" à moi:


St-Art 2018 - La Chambre - Stephan Dragan - Photo: lfdd

Autre Stand avec de la photographie, la colmarienne Lise Braun avec les photographes Philippe Bucher, Stéphane Spach et le cinéaste Patrick Braoudé - il faut aussi regarder de près: 


St-Art 2018 - Lise Braun - Philippe Bucher - Stéphane Spach - Patrick Braoudé - Photo: lfdd

En extra, pour la photographie, une jeune galerie aixoise, la Galerie Goutal, qui présente les photographies sensibles et poétiques du norvégien Ole Magnus Jorgensen de la série No Superman et les images-paysages rêvés de Pierre Vogel


St-Art 2018 - Galerie Goutal - Ole Magnus Jorgensen - Photo: lfdd
St-Art 2018 - Galerie Goutal - Ole Magnus Jorgensen - Photo: lfdd

Il reste encore - au moins Philippe Decorde avec un One Man Show de Francis Barat

Et la "galerie" Lumière d'Alsace avec Daniel Daniel

Et Starc la moins connue de Strasbourg...

Et la Galerie Mobile de Michel Bedez avec Stéphanie-Lucie Mathern primée par la SAMS en 2017, cette année, ce sera Stépahne Gadenne, également passé chez Bertrand Gillig, absent de St-Art cette année...
Des fleurs et des vanités, entre autres loups de Stéphanie-Lucie Mathern..


St-Art 2018 - Galerie Mobile - Stéphanie-Lucie Mathern - détail du "mur - Photo: lfdd


Et il en reste encore beaucoup d'autres à découvrir...
Comme artistes régionaux, vous avez aussi à la Galerie Pol Lemétais les travaux très "art brut outsider" de Mina Mond (de dos sur la photo).


St-Art 2018 - Pol Lemétais - Mina Mond - Photo: lfdd

Et Pierre Gaucher, qui est très à l'aise avec le fer à la Galerie Genevièce Mathieu de Lyon

Et pour finir - provisoirement, sur l'espace de la Galerie belge Guy Pieters, la sculpture "Banane" - clin d'oeil au groupe facebook "La Banane du Jour" de Mel Ramos


St-Art 2018 - Guy Pieters - Mel Ramos - Photo: lfdd

Et une deuxième Banane, à la Galerie Berthéas de Saint Etienne, de Speedy Graphyto, Archéo Logic


St-Art 2018 - Galerie Berteas -Speedy Graphito - Photo: lfdd
St-Art 2018 - Galerie Berteas -Speedy Graphito - détail - Photo: lfdd

Et il en reste encore beaucoup d'autres à découvrir...

En priorité 

Jean Gresset, presque régional - il est franc et franc-contois! 

Kahn qui s'est éxilé sur l'ile de Ré et présente une magnifique sélection ABSTRAIT - ABSTRAKT !!!!

BEAR GALERY d'Uzès

RX à Paris (première année)

SOBERING pour la deuxième année avec Peter Senoner et Mario Arnold Dall'O 


St-Art 2018 - Galerie Sobering - Peter Senoner - Photo: lfdd


St-Art 2018 - Galerie Sobering - Peter Senoner - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Sobering - Peter Senoner - Photo: lfdd

Autre Galerie Parisienne venue pour la première fois, La Galerie Gratadou Intuiti, avec des oeuvres très originales de Juline Comte-Gaz, pour tester Facebook et Orié Inoué:


St-Art 2018 - Galerie Gratadou Intuiti - Julien Comte-Gaz - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Gratadou Intuiti - Julien Comte-Gaz - Photo: lfdd

St-Art 2018 - Galerie Gratadou Intuiti - Orié Inoué - Photo: lfdd


Et ne pas oublier l'ESGA avec deux vidéos,

L'ARHAM avec des céramiques réalisées per les résidents.

Et surtout le stand de l'association L'Art au-dela du Regard qui est revenue, avec entre autres ses photocopies d'artistes en relief.

Etpour finir, quelques "images d'ambiance" à la manière de Stephan Dragan:


St-Art 2018 - Ambiance - Galerie Calderone - Photo: lfdd
St-Art 2018 - Ambiance - Galerie Baden - Photo: lfdd


St-Art 2018 - Ambiance - Galerie Faux-Bourgeois - Photo: lfdd


St-Art 2018 - Ambiance - Des Fleurs pour St-Art - Photo: lfdd


En résumé, sur une Foire d'Art, pour trouver la "Bonne" oeuvre, il faut du "nez", la preuve, l'eouvre de Tesumi Kudo sur le stand de David Guiraud "Petite Cage (nez)"... L'avez-vous vue ? 
Une petite dame l'avait bien vue....


St-Art 2018 - Galerie David Guiraud - Tetsumi Kado - Petite cage (Nez) - Photo: lfdd


A suivre.... ?

La Fleur du Dimanche