dimanche 31 août 2014

Comme les fleurs de la luzerne fleurissaient les seins de Lola - Est-ce ainsi que les hommes vivent?

Le dernier dimanche de juillet, vous avez eu droit à Léo Férré chantant Beaudelaire, aujourd'hui, dernier dimanche d'août, le revoilà fermant le mois et chantant... Aragon. 
Mais il n'est pas le seul, je vous ai trouvé quelques raretés, à vous de les apprécier... entre les fleurs, fleurs de fin d'été du jardin d'Anne....

Fleurs de fin d'été - Photo:lfdd


Voici la chanson par Léo Ferré, d'abord celle du disque:

 


Et celle, avec les choeurs à l'Alhambra en direct en 1961


 


Et voici les paroles, le poème d'Aragon:

Est-Ce Ainsi Que Les Hommes Vivent?

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
A quoi bon puisque c'est encor
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'‘éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays

Coeœur léger coeœur changeant cœoeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
Le pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien

Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeœur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais de m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons et des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke

Elle était brune et pourtant blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Et travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore n verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur 
Un dragon plongea son couteau

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Comme des soleils révolus.


Fleurs de fin d'été - Photo:lfdd


Voici la version interprétée par Bernard Lavilliers

 






Fleurs de fin d'été - Photo:lfdd



Et une version non pas Léo tôt mais version Léotard (Philippe)


 

Bon Dimanche et rendez-vous dimanche prochain pour de nouvelles Fleurs et Chansons à Fleurs - surprise - et la suite de la fleur du jour..... 

La Fleur du Dimanche

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