Vous n'auriez pas dû, car comme disait Gide :
"D'énormes arums dressent leurs cornets entr'ouverts et laissent paraître un secret blanc, tigré de pourpre sombre."
Et les fruits qui vous ont étés offerts par Anne W. sont le fruit de ce pistil:
Fleurs d'Arum - Photo: Anne W. |
Pour le TVA, en hommage à Musica qui bat son plein, et en particulier à Kaija Saariaho qui nous a offert une très belle version de "L'Aile du Songe", un extrait de Saint-John Perse:
" - Sinon l'enfance, qu'y avait-il alors qu'il n'y a plus ?
Plaines ! Pentes ! Il y avait plus d'ordre ! Et tout n'était que règnes et confins de lueurs. Et l'ombre et la lumière alors étaient plus près d'être une même chose... Je parle d'une estime... Aux lisières le fruit
pouvait choir
sans que la joie pourrît au rebord de nos lèvres.
Et les hommes remuaient plus d'ombre avec une bouche plus grave, les femmes plus de songe avec des bras plus lents.
— Sinon l’enfance, qu’y avait-il alors qu’il n’y a plus ?
Plaines ! Pentes ! Il y
avait plus d’ordre ! Et tout n’était que règnes et confins de lueurs. Et l’ombre et la lumière alors étaient plus près d’être une même chose… Je parle d’une estime… Aux lisières le fruit
pouvait choir
sans que la joie pourrît au rebord de nos lèvres.
Et les hommes remuaient plus d’ombre avec une bouche plus grave, les femmes plus de songe avec des bras plus lents.
… Croissent mes membres, et pèsent, nourris d’âge ! Je ne connaîtrai plus qu’aucun lieu de moulins et de cannes, pour le songe des enfants, fût en eaux vives et chantantes ainsi distribué… À droite
on rentrait le café, à gauche le manioc
(ô toiles que l’on plie, ô choses élogieuses !)
Et par ici étaient les chevaux bien marqués, les mulets au poil ras, et par là-bas les bœufs ;
ici les fouets, et là le cri de l’oiseau Annaô - et là encore la blessure des cannes au moulin.
Et un nuage
violet et jaune, couleur d’icaque, s’il s’arrêtait soudain à couronner le volcan d’or,
appelait-par-leur-nom, du fond des cases,
les servantes !
Sinon l’enfance, qu’y avait-il alors qu’il n’y a plus ?…"
Cela faisait longtemps qu'on n'a pas eu de TVA poétique...
Alors bon dimanche
La Fleur du Dimanche
P.S. Pour ceux qui sont venus sur le site pour chercher la définition de l'expression "Donner sa langue au chat" voici celle qui est donnée par le site http://www.expressio.fr/
"Donner sa langue au chat"
Renoncer à trouver ou à deviner une solution.
Origine
Cette expression n'apparaît qu'au XIXe siècle.
Auparavant, on disait "Jeter sa langue aux chiens" (Mme de Sévigné).
Aux chiens, on jette les restes, ce qui n'a plus de valeur.
Leur jeter sa langue, c'est leur abandonner son organe de la parole qui n'a plus d'utilité puisqu'on ne dira jamais la solution qu'on renonce à chercher.
Mais pourquoi les chiens sont-ils devenus un chat auquel on donne au lieu de jeter ?
"Mettre quelque chose dans l'oreille du chat" (George Sand), c'était lui confier quelque chose qui devait rester secret, oublié. Le 'chat' avait donc connaissance de beaucoup de choses sans pour autant être capable de les divulguer, car à part le chat botté, il y a peu de ces animaux qui parlent.
Donner sa langue au chat serait ainsi un mélange de "jeter sa langue devenue inutile" mais "la confier au chat" pour être sûr qu'il la gardera, peut-être pour le cas où on déciderait de la récupérer plus tard.
A moins, tout simplement, qu'on ait voulu adoucir le jeter sa langue au chien, en remplaçant jeter par donner, plus sympathique, et chien par chat, vu comme moins féroce...
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