Les TVA ne sont pas aussi innocents qu'on le croit, mais ils sont aussi faits pour vous faire réagir.
Dimanche dernier, je m'étais aventuré sur le terrain fragile du "présent" et ai eu quelques remarques sur la phrase de Flaubert:
"Le présent est tout ce qu'il y a de moins important - car il est très court, insaisissable. Le vrai, c'est le passé, l'avenir."
Mais nous en reparlerons plus bas, place à la fleur attendue - ce qui fait plaisir, c'est que hier j'ai eu deux messages "On attend la fleur du dimanche" - Merci à vous. La voici:
Camélia - Photo: Anne W. |
En fait c'est une fleur reçue d'Anne W. pour mon anniversaire - l'anniversaire de la Fleur du Dimanche, née le 22 février 2011, ne correspond pas celui de la personne qui se cache derrière les fleurs de chaque dimanche,vous vous en doutiez, non ?
Le plus étonnant c'est que j'ai également reçu via Facebook une fleur de la part d'Edouard Bacher, que je partage avec vous, merci à lui:
Lys sur ciel pas lisse, non Campanule, la FDD est nulle - Photo: Edouard Bacher |
Et comme je ne suis pas paresseux, je vous offre la mienne également, une très belle orchidée Phalaenopsis, reçue pour mon anniversaire... J'en connais au moins un qui va être jaloux:
Orchidée Phalaenopsis - Photo: lfdd |
Vous avez sans doute remarqué que c'est le printemps. Lundi, je vous ai rendu attentifs au retour des hirondelles et que le muguet se prépare à fleurir. Je vous propose une autre fleur en devenir:
Rhubarbe - Photo:lfdd |
La rhubarbe - ou plutôt la barbe - me permet de faire la liaison avec le TVA de la semaine dernière commenté par Raymond.
Il faisait remarquer que la phrase de Flaubert soulève la polysémie du terme "présent".
Effectivement le "Présent" est un "cadeau" et l'on peut se demander si de vivre le présent comme un cadeau n'est pas une philosophie de la vie à cultiver - Carpe Diem - à jouir?
La réflexion que cela soulève est de la durée du présent et de sa perception, parce que vivre l'instant pouvant être la solution de bien de problèmes (plutôt que de se poser des questions sur l'avenir ou de ressasser le passé), quid de la réalité du passé et de la possibilité du futur.
Ronsard, sur les pas d'Horace - "Cueille le temps présent, en te fiant le moins possible au lendemain" - disait aussi "Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie".
Je vous y invite bien sûr en tant que "Fleur du Dimanche".
Mais de son côté, et plus près de nous, Hegel qui nous a soufflé le titre* semble dire que ni le passé ni le futur n'existent (je sens que cela va encore polémiquer) et qu'il faut "reconnaître la raison comme la rose dans la croix du présent"
Cela signifierait-il que le présent – nous - nous permettrait de "résoudre la contradiction de l’infini et du fini, qui est aussi celle de la pensée et du temps ou encore celle de la logique et de l’histoire." ?
En d’autres termes, que le présent, c’est l’autre nom de l’effectif: wirklich, c’est-à-dire du réel tel qu’il est pour l’Esprit qui l’assimile, le comprend et l’engendre. En substance, le point où se résout la contradiction de la pensée et du temps.
Hegel dit aussi qu’il faut « reconnaître la raison comme la rose dans la croix du présent »
Il faut que notre esprit, notre pensée qui se trouve séparée entre esprit conscient de soi et réalité présente, rassemble ces deux entités pour trouver satisfaction. Reconnaître la raison comme la rose dans la croix du présent et se réjouir d’elle, c’est l’objectif de cette réconciliation via la philosophie pour arriver à la liberté personnelle.
Un autre écrivain-philosophe, plus proche de nous considère que "les deux seules choses qui nous sont données sont le corps et le présent et que les refuser serait refuser de vivre" et nous devrions en faire notre précepte.
Je vous livre une autre pensée de lui qui vaut également d'être creusée et appliquée et vous demande de découvrir qui c'est. Alors qui est cet écrivain-philosophe dont on va reparler cette année et qui a dit:
"Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes."
Pour ne pas rester totalement sérieux, je cite encore Raymond qui disait lundi suite au retour des hirondelles:
"On a vu les premières hirondelles hier...
J'ai aussitôt sorti le Flaubert, et le soir on a mangé
des cuisses d'hirondelles avec des patte, euh, des pâtes."
Et pour rester sur une note d'humour et une pirouette- "Complique pas! " - en ces temps d'escalade, je vous laisse écouter le billet de François Morel qui via le Festival de Cannes qui s'annonce trouve des remèdes à l'aveuglante cécité de certains:
Complique pas par franceinter
Bon Dimanche
La Fleur du Dimanche
* Au sujet du titre, c'est toujours Hegel qui fait un jeu de mot de la phrase d'Esope "Hic Rhodus, hic salta !" - Voici Rhodes, c'est ici qu'il faut sauter - au sujet d'un vantard qui affirmait qu'il avait fait à Rhodes un saut magnifique.
On lui répondait : «A quoi bon les témoins ? Voici Rhodes, c'est ici qu'il faut sauter». Ce qui veut dire: c'est le moment de montrer ce dont tu es capable.
En grec Rhodes se dit "Rhodos" et la rose "rhodon" et Hegel emploie cette expression dans la préface du livre "Principes de la philosophie du droit".
Premiere correction du dimanche - Merci Anne - le lys d'Edouard est une campanule... Comme disait le vieux Leo: "et je prenais les campanules pour les fleurs de la passion"
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