dimanche 28 octobre 2018

Ferme les yeux et dors une heure, ou alors regarde, lis et écoute

Il a neigé dans les montagnes, et l'heure d'hiver, la dernière nous laisse une heure à nous, qu'en ferons-nous?
Regarder le ciel, apparemment gris pour le moment, le neige n'est pas loin...
Ou se remémorer le ciel bleu de l'été:


Fleurs d'été : Photo: lfdd
Penser aux vacances?

Poésie 

Lire un poème - tiens un poème de Gaston Jung en Alsacien, Aanfiirholz, ou celui-ci :

WIESCHDI NAACHT

's lääwe iesch e draum
e draum vum e hüss
un fliejsch emool nüss
un fliejsch iever d'landschaft
un kummsch wiedder haim
iesch's hüss abgebrännt 
biesch umsunscht haimgerännt
no dräjsch dich jezt um
luej emool doo anne :
d'landschaft schteht ien flamme
mieddem draime iesch's erum
jeder draum het sin änd

Doch nooch jeder naacht
giebt's e dropfe liecht

1998 Gaston Jung
Le dernier poème du recueil OFFE GSAAT


Ou celui qu'il a traduit en Français d'un des frères Matthis: 

Le moineau joue du trombone sur les toits,
Le vent pleure comme si tu le pinçais des dix doigts,
Le charbonnier Auguste tape deux notes trop bas,
Et l’oie des neiges souffle dans son harmonica ;
Et les prés et les champs préparent l’accouchement,
Au tas de betteraves grignotent les souris,
Les arbres ont tous des têtes d’enterrement,
Comme Ève jadis chassée du Paradis.
Le froid vient faire ses compliments, tout en
Raccourcissant les jours, les nuits s’allongeant d’autant,
Et le coq se bagarre même avec les canards pour monter,
Malgré qu’il soit rhumatisant, les marches d’escalier.

Albert Matthis, L’Hiver, extrait des Quatre saisons (écrit entre 1897 et 1900). Traduction Gaston Jung


Ou encore celui où il "explique" pourquoi il traduit leurs poèmes, à l'occasion de la remise de la bourse de la traduction du Prix du Patrimoine Nathan Katz le 3 mars 2006:

Pourquoi je traduis des poèmes des frères Matthis
(Rêve les yeux grands ouverts)
traduit du strasbourgeois par l\'Auteur

1
Disons que je rêve et que ce rêve trop beau
séparé du réel par une grille rouillée
est fait d’un grand tapis de divers végétaux
devenus minéraux, leur éclat conservé :
petits galets blancs-jaunes, en forme de mirabelles
pommes rouges pommes pâles, citrons et citronnelles
melons verts ronds et fermes comme boulets à canon
et plus de dix-mille fruits-pavés dans le gazon…

2
Cette image de la vie où règnent dans la splendeur
les saveurs d’un parterre bariolé de couleurs
a toutes les apparences d’une cour d’église rurale et
réformée dans une rue citadine dite « du Bouclier »
à Strasbourg, et cette cour de rêve pavée des plus
vifs coloris, confrontée à l’église aux murs nus
et modestes, gris et muets, sauf quand appellent
le dimanche les cloches – cette image est éternelle…

3
À ces fruits ainsi rutilants, vrais ou faux :
pommes poires coings pêches prunes abricots
mirabelles cerises et rhubarbe et groseilles
fraises et framboises   plus : dix ou douze recueils
de poèmes, rectangles où on lit un (pré)nom
de poètes écrivant l’alsacien ou bilingues ou bien
triphones   hier : Nathan, Albert et Adolphe   main-
tenant : Claude, André, Adrien, Conrad, Sylvie, Gaston…

4
Et chacun a posé sur l’herbe une fleur ou un morceau
de plante qui lui ressemble : Nathan une colchique
d’automne – – celle qu’Albert nomme du magnifique
mot « fülefüte », Adolphe préfère de loin un coquelicot,
Claude aime une ortie noire même sans fleur, André
est amoureux d’un pommier en fleur, Adrien s’émeut
à la vue du lierre, Conrad se chauffe au soleil-
tournesol, Sylvie adore les bouquets d’étoiles
et Gaston aime du chardon la fleur bleue…

5
La rue du Bouclier à Strasbourg relie la Grand-rue
à la place Saint-Thomas et la « Petite France » connue
pour ses ruelles, ses berges et ses ponts qui sont
à toute heure autant d’invitations   et si l’envie 
vous vient d’aller de place Kléber jusqu’aux Ponts-
Couverts et par le quartier Finkwiller, le circuit 
tournant pour aboutir à Gutenberg   alors vos pas sont
dans les pas des frères Matthis, il y a plus de cent ans…

6
Et tout comme moi vous rencontrerez un de nos vieux
frères-poètes ou même un plus jeune (Jean-Paul ou Joseph)
dans ces quartiers le long de l’Ill ou autour de la nef
de l’imposante cathédrale – ô merveille parmi les lieux
témoins de l’art et de la foi, qui durent malgré les incendies
les tempêtes les guerres et les épidémies, depuis 
qu’en l’an huit-cent-vingt six Ernold dit le Noir a décrit
une première église (en bois) sise à cet endroit précis…

7
Et quand tard le soir au « Coin des Pucelles » ou au « Saint-
Sépulcre » vous buvez comme les frères Matthis le vin
de l’Amitié à la santé de l’Alsace et de la bonne vie,
dehors sous les étoiles la flèche de la cathédrale a mis
son doigt de pierre dans le sens du désir d’avenir :
vers le haut et conçu pour durer. L’art de mêler sourire
et mélancolie, espoir et modestie, réalité rude et poésie
se situe, pour nos poètes-jumeaux, comme leur ville : ici,
entre un fleuve qui relie et qu’un vignoble ennoblit, une liberté bénie. 


Le Passé - Archéologie, Histoire, Philosophie, Littérature, Société,...

Ou se demander ce que l'on trouve dans le passé, quel rapport entre l'histoire et l'archéologie, quel intérêt? et lire le réponse d'Alain Schnapp interviewé dans le Monde des Livres du 26 octobre - "L'archéologie permet d'écrire une nouvelle histoire" par Thierry Barthélémy à l'occasion de le sortie du livre commis avec, entre autres Jean-Paul Demoule et Dominique Garcia "Une histoire des civilisations - Comment l'Archéologie bouleverse nos connaissances":
"Chateaubriand expliquait que "tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines", parce qu'ils ont plus ou moins conscience de la brièveté de leur vie. Si l'on regarde ne serait-ce que ses parents ou ses grands-parents, si l'on essaie de penser sa vie dans le temps, on en déduit la rapidité de nos existences par rapport à l'immensité du temps. Regarder en arrière, regarder le passé, c'est une des conditions philosophiques du rapport de l'homme au monde. Vous trouvez cela aussi bien dans les sociétés sans écriture que chez les Sumériens ou les Chinois anciens. Je cite souvent cette phrase de Saint Augustin (IVe-Ve siècle), qui explique qu'on ne comprend les choses du présent et celles du futur qu'à condition de savoir d'où elles viennent. Et j'ai trouvé, un peu par provocation, un naturaliste arabe du IXème siècle, Al-Jazih, qui reprend à sa façon la parabole de Saint Augustin: "Dieu a rendu inhérente en nous la nécessité de connaître l'histoire de nos prédécesseurs, tout comme s'imposait à nos prédécesseurs de connaître l'histoire de leurs prédécesseurs, tout comme il sera nécessaire à ceux qui viendront après nous de connaître notre histoire."


EXTRAIT

Ou se donner envie de lire la suite du livre de Christophe Donner "Au clair de la Lune" qui conte l'histoire de deux génies méconnus, deux injustices, l'inventeur de la photographie Nicéphore Niepce et celui de l'enregistrement du son, Scott de Martinville:




MUSIQUE

Et pour finir en image et en musique, trois étapes...


Fleurs d'été : Photo: lfdd

La première pour vous donner envie d'aller voir Lady Gaga dans le film "A Star is Born"- I'll never love again :





La deuxième, un album posthume hommage à Alain Bashung avec Immortels de circonstance: 





Et des chansons à écouter les yeux fermés, en devinant qui est le chanteur...




Tamino - Persephone

Deux versions de Habibi

Tamino - Habibi (official audio):




Et la version "live"



Et la version Live de 
Indigo Night Session "Bruxelles Ma Belle"
Indigo Night:




Et Tamino - Summertime (Radio 1 Jazz Sessie):



Et pour finir, Close you Eyes de Loving Spoonful:




Et leur tube "Summer in the city" pour faire revenir l'été:




Et donc pour  faire revenir l'été, accrochons de fleurs vertes aux arbres:


Fleurs vertes - Photo: Monique C.


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

1 commentaire:

  1. Lovin Spoonfull avec Summer in the City s'est déplacé ici:
    https://www.youtube.com/watch?v=5YgevxRGXIU

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