vendredi 20 avril 2018

Plus loin l'Europe: Israël: La danse de la terre vers l'imaginaire.... un beau voyage

L'opéra, la danse font voyager... Mais à Strasbourg, carrefour des routes, avec l'Opéra National du Rhin et la nouvelle directrice Eva Kleinitz, ce n'est pas juste du voyage, c'est de l'ouverture au monde et à la culture de l'autre.
Le Festival Arsmondo cette année, voir mes billets du 23 mars et surtout celui du 28 mars où déjà le Ballet nous proposait une découverte du Japon, mais encore l'année prochaine, avec une manifestation dédiée à l'Argentine, marque la volonté de faire connaître et se rencontrer des cultures autres.
Pour le Ballet de l'Opéra National du Rhin, avec Bruno Bouché, cette soirée "Plus loin l'Europe: Israël" avec l'invitation d'un pays hors d'Europe, pays de rencontre, de confrontation de cultures et d'espoir à construire montre aussi l'engagement fort, le lien d'ouverture et de fraternité qui transparait dans l'engagement de son travail et sa pensée.



The Heart of my Heart - Gil Carlos Harush - Photo: Agathe Poupeney


Il nous offre donc, par la carte blanche qu'il a donnée à deux chorégraphes de ce pays très vivace en création, en culture et tradition, mais aussi en confrontations et métissages, à la fois de l'Europe mais aussi des Etats-Unis - lire à ce sujet le très documenté et très intéressant article de Sonia Schoenjans "La Danse israélienne" publié dans le programme du spectacle - l'occasion de voir le travail du déjà très célèbre Ohad Naharin - directeur de l'historique Batsheva Dance Company - et la création du plus jeune Gil Carlos Harush. 


The Heart of my Heart - Gil Carlos Harush - Photo: Agathe Poupeney


C'est la pièce de ce dernier "The heart of my heart" qui débute la soirée. 
Le décor est d'emblée planté: une balançoire noire occupe la scène. Tout va tourner autour d'elle et les 14 danseurs vont aussi la faire tourner, après une entrée éblouissante du fond de scène où un mur de lumière - une création de Tom Klekstad qui nous transporte dans un univers entre l'onirique, la mémoire (la caverne) et le conte de fée. La musique de Chemi Ben David, au départ pleine de sérénité et de mélancolie mais qui, pour la suite de la pièce amène un rythme plus soutenu et emporte les danseurs dans de beaux mouvements d'ensemble ou des tableaux semblables à des peintures classiques. Les danseuses et les danseurs sont magnifiques, pleins d'énergie et vont nous conter des histoires d'enfance, de mariage, de schémas dans nos têtes et de relations à la fois idéales ou difficile. Nous passons du bonheur et de la sérénité à des moments plus durs et quelquefois carrément angoissants avec un passage dansé hypnotique et épileptique. La question posée par le titre - le coeur de mon coeur - inspiré par une phrase dans un discours de Michelle Obama nous interroge sur ce qui est au fond de nous, de notre coeur, de nos mémoires, de notre vie, et la réponse n'est pas simple.


George & Zalman - Ohad Naharin - Photo: Agathe Poupeney


Pour la deuxième partie du spectacle, Ohad Naharin nous propose deux éclairages sur son langage, d'abord une version féminine, "George & Zalman" où sur la magnifique pièce au piano d'Arvo Part "Für Alina" toute en épure et en suspension, les cinq danseuses Monica Barbotte, Susie Buisson, Misako Kato, Céline Nunigé et Francesca Masutti, tout en noir vont "construire" comme lorsque l'on monte les murs d'une maison, le texte de Charles Bukowski en le liant à leurs mouvements. Cette pièce de quinze minutes nous maintient en lévitation, suspendus aux différents solos et à la répétition "augmentée" de l'ensemble qui commence par "Ignore" et continue non sans humour...



Black Milk - Ohad Naharin - Photo: Agathe Poupeney

Pour la version "masculine", un autre quintette, avec Thomas Hinterberger, Mikkael Kinley Safronoff, Pierre-Emile Lemieux Vienne, Riku Ota et Jean-Philippe Rivière, habillés de pantalons blancs d'inspiration traditionnelle créés par Rakefet Levy vont nous emporter dans une danse tribale pleine d'énergie. Elle illustre totalement la philosophie et les fondements de la danse Gaga, entre la terre et le corps, le plaisir et l'effort. Et l'énergie déployé va au-delà de la scène et irrigue les spectateurs à en constater la durée des applaudissements.


La Fleur du Dimanche

Plus loin l'Europe: Israël


MULHOUSE La Filature
mercredi 14 mars 20h00
jeudi 15 mars 20 h00
vendredi 16 mars 20 h00

STRASBOURG Opéra
jeudi 19 avril 20 h00
vendredi 20 avril 20 h00
samedi 21 avril 20 h00
dimanche 22 avril 15 h00
lundi 23 avril 20 h00

COLMAR Théâtre
samedi 28 avril 20h00
dimanche 29 avril 15h00

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