dimanche 8 octobre 2017

Avec Orfeo, Musica part en fumée et nous y voyons plus clair

Pour clôturer le festival, Musica qui se doit de surprendre son public, a proposé une soirée d'Opéra un peu "décalée" avec une relecture de la pièce de Monteverdi Orféo par le collectif de la Vie Brève. Une soirée très animée, entre opéra baroque et divan, qui nous a fait découvrir d'une manière très agréable - à tous les sens du terme - ce mythe et ce premier opéra de l'histoire de la musique. Au point que les rangs de l'amphithéâtre de la Cité de la Musique et de la Danse de Strasbourg, dont une large partie d'un public jeune (lycéens et étudiants) ont largement applaudi la pièce qui faisait bien plus de deux heures.


Musica 2017 - Orfeo - La Vie Brève - PHoto: lfdd

On a donc, entre des tours de chants baroques, jazz, samba, entrecoupés d'épisodes théâtraux, virant quelquefois vers le sketch ou la fausse conférence, découvert un contexte et des explications sur le mythe et l'histoire - et ses à-côtés - d'Orphée et des malheurs d'Eurydice, sa femme, morte le jour du mariage.


Musica 2017 - Orfeo - La Vie Brève - PHoto: lfdd

L'on connait - au moins - le pitch de la fin: Orphée perd Eurydice pour de bon parce qu'il se retourne pour voir si celle-ci continue de le suivre à leur sortie de l'enfer. Mais grâce à la création de la Vie Brève, nous en apprenous plus sur Eurydice, sa mort, mordue par un serpent dans les prés fleuris, à côté des ruches, d'abeilles qui vont toutes mourir, ainsi que du retour des abeilles par les entrailles des quatre taureaux et quatre génisses sacrifiées dans ce but. Ni ne connaissions bien, en tout pas sous cet angle de vue  - d'un comique burlesque - les frères d'Orphée et leurs relations très spéciales à leur mère "Mamma", ni le côté comique d'Amour.
Autre séquence d'un comique hilarant, le rapport entre Charon, le passeur des morts en enfer et le gardien de la porte de l'enfer, Cerbères, qui, bien qu'il ait trois têtes, n'en développe par pour autant une triple intelligence.


Musica 2017 - Orfeo - La Vie Brève - PHoto: lfdd


Le spectacle se conclut dans un nouvel épisode de musique, avec la fin de l'opéra de Gluck et un bonus de Mahler qui nous remet dans la fatalité du mythe. 

Ich bin der Welt abhanden gekommen,
Mit der ich sonst viele Zeit verdorben,
Sie hat so lange nichts von mir vernommen,
Sie mag wohl glauben, ich sei gestorben!

Es ist mir auch gar nichts daran gelegen,
Ob sie mich für gestorben hält,
Ich kann auch gar nichts sagen dagegen,
Denn wirklich bin ich gestorben der Welt.

Ich bin gestorben dem Weltgetümmel,
Und ruh' in einem stillen Gebiet!
Ich leb' allein in meinem Himmel,
In meinem Lieben, in meinem Lied!



Heureusement que pour la supporter, les comédiens-chanteurs, acrobates de la troupe nous ont bousculés, secoués, amusés et surpris. Une belle lecture doublée d'un tour de chant ensorcelant. Très beau spectacle...

La Fleur du Dimanche    


Orfeo / Je suis mort en Arcadie (2016)
D'après L'Orfeo de Monteverdi, livret d'Alessandro Striggio et d'autres matériaux
Mise en scène Samuel Achache Jeanne Candel
Arrangements musicaux collectifs sous la direction de Florent Hubert
Scénographie Lisa Navarro
Accessoires François Gauthier-Lafaye
Lumières Jérémie Papin
Costumes Pauline Kieffer
Assistante costumes Camille Pénager
Masque Loïc Nébréda
Chef de chant Nicolas Chesneau
La vie brève
Contrebasse Matthieu Bloch
Soprano Anne-Emmanuelle Davy Marion Sicre Marie-Bénédicte Souquet
Acteur, chanteur, violoncelle Vladislav Galard
Actrice, chant Anne-Lise Heimburger
Violon Florent Hubert Clément Janinet
Trompette Olivier Laisney
Acteur, haute-contre Léo-Antonin Lutinier
Batteur, chanteur Thibault Perriard
Acteur, chanteur Jan Peters

Saxophone, chanteur Lawrence Williams

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