mercredi 11 octobre 2017

A Pôle Sud Kubilai Khan a vingt ans de prospectives: Bien sûr, les choses tournent mal

Kubilai Khan Investigation fête les vingt ans de la plateforme de cration artistique et d'échange à l'occasion de leur dernier spectacle présenté à Pôle Sud "Bien sûr, les choses tournent mal".

Même si le spectacle, s'inspire de l'essai coup de poing de Stephen Emmot "10 milliards" (le nombre d'humains sur terre en l'an 2050), le parcours de la troupe pilotée par Frank Micheletti peut se targuer d'un beau parcours et d'un beau succès, plus de 30 spectacles, représentés dans plus de 60 pays dans le monde et une troupe toujours dynamique et active.


Kubilai Khan - Bien sûr les choses tournent mal - Photo: lfdd

On y trouve quatre musiciens - Sheik Anorak, Benoît Bottex, Jean-Loup Faurat et Frank Micheletti himself qui a aussi fait la chorégraphie - qui ont composé et vont jouer la musique de spectacle en live, trois danseuses et un danseur - Gabriela Cecena, Sara Tan, Esse Vanderbruggen et Idio Chichava - venus de quatre pays (Mexique, Mozambique, Singapour et Belgique), au son Laurent Saussol, et à la lumière, depuis les débuts aussi, Ivan Mathis.

Kubilai Khan - Bien sûr les choses tournent mal - Photo: lfdd

Comme annoncé par le titre, le spectacle démarre par une séquence de cinq minutes où Sara Tan tente une mise en jeu de soi et de son corps par la parole, sa langue et son langage corporel, tandis qu'Esse Vanderbrugen fait une décompte prospectif où le futur s'accélère et les mots et les langues se mélangent dans une tour de Babel apocalyptique. La suite du spectacle va balancer entre des essais de retrouver son corps, de se retrouver soi, ainsi que les autres, les uns avec les autres, dans des danses qui vont être à la fois graciles et coulées, mais aussi avec un côté technoïde ou avec une violence sous-jacente et une certaine brutalité. Des dialogues vont tenter de s'instaurer, des duos, des trios ou des constructions d'ensemble s'ébaucher, mais remis en questions par l'un(e) ou l'autre partenaire. A un moment, un superbe duo va s'achever par une danse solo avec le fantôme puis continuer sur un dérèglement où un sentiment d'urgence pointe et l'on sent qu'il est important d'arriver à construire quelque chose (un monde) ensemble. 


Kubilai Khan - Bien sûr les choses tournent mal - Photo: lfdd

Autre petit moment de suspension, quand Esse Vanderbruggen sur un ton de confidence, nous fait voyager au travers de ce qui ressemble un poème en flamand, dans les villes de Hollande à la Belgique, l'émotion passe dans le public.
La rencontre entre la musique et les interprètes danseurs, tous magnifiques, et leur conjonction font de ce spectacle une expérience d'une très belle densité.



Bien sûr, les choses tournent mal - Trailer from Kubilai Khan investigations


Les vingt ans de Kubilai Khan Investigation, c'est aussi jeter un regard rétrospectif sur les spectacles passés, et quoi de mieux que le regard d'un photographe fidèle, Laurent Thurin-Nal, qui a suivi l'aventure..



les 20 ans de Kubilai Khan - Laurent Thurin-Nal - Frank Micheletti - Photo: lfdd


Les photographies et un film vidéo qui reviennent sur ce temps sont visibles à la Danse-Othèque de Pôle Sud jusqu'au 14 décembre. La Fleur du Dimanche

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