vendredi 16 juin 2017

Le Cinéma Aborigène Australien fait son 2ème Festival au Cinéma des Cinéastes à Paris

Un des plus jeunes cinémas de la planète de la plus ancienne culture du monde est à découvrir pendant quatre jours à l’occasion du festival – le deuxième – qui lui est consacré ce week-end à Paris.

Avec Jindalee Lady, en 1992, réalisé par Brian Syron, on peut considérer que c’est le premier film tourné, réalisé par un aborigène australien qui entre dans l’histoire du cinéma. D’autres films ont déjà montré cette culture ancestrale d’Australie, certains ethnologiques, d’autres montrant les danses de cette culture. 
C’est d’ailleurs un court-métrage documentaire, "Let’s Dance Bowie Down Under" (2015) de Rubika Shah qui enquête sur le contexte du tournage du clip de David Bowie "Let’s Dance" en Australie profonde, chez les "rednecks" (les péquenots) qui s’en souviennent, qui fait la soirée d’ouverture. Et dans ce clip engagé – et également le plus connu et vu de David Bowie – ce dernier met en scène deux jeunes aborigènes qui traversent le film dans leur innocence, leur fraicheur et leur provocation face aux blancs.

La soirée d’ouverture, placée sous le patronage de l’ambassadeur d’Australie, est aussi l’occasion de donner la voix à cette culture grâce à un chant cérémonial Gadigal "Dali Mana Gamarada", littéralement magnifique interprété par Debora Chhetam qui accueille et "embrace" le public.

Goldstone - Ivan Sen - David - Gulpilil in Cobbold Gorge 

Le long métrage qui suit est un film policier "Goldstone" d’Ivan Sen (2016) qui a récolté de nombreuses récompenses. Il conte plusieurs histoires et destins qui se croisent, en particulier celle de deux policiers, l’un blanc, qui est chargé de l’ordre dans une contrée désertique du Queensland où une entreprise minière fait sa propre loi en exploitant les richesses des autochtones, et l’autre, un aborigène, personnage haut en couleur – magnifiquement interprété par Aaron Pedersen – à la recherche d’un jeune chinoise disparue dans ce désert. Le personnage, alcoolique et mutique a cependant de la réserve.  Le film nous emmène dans de magnifiques décors qui donnent envie de prendre un vol aller immédiat et l’ambiance qui s’installe a des aspects à la fois mystique et nous fait penser à quelques ambiances wimwedersiennnes. Le film noir tient ses promesses jusqu’au bout tout en soulevant quelques questions à la fois écologiques, sociales et politiques sans lourdeurs.




Le festival fait la part belle à la danse, entre "Ella" (2015) de Douglas Watkin, documentaire qui raconte l’histoire d’Ella Havelka, première femme aborigène ayant intégré l’Australian Ballet, "Showing Melbourne to Maningrida" (1973) documentaire de l’acteur danseur David Gupilil, ou "Spear" (2015) du chorégraphe aborigène Stephen Page.
Nous avons aussi l’opéra de la chanteuse, compositrice et libretiste Deborah Cheetham qui nous a accueillis par son chant "Pecan Summer" qui revient sur l’histoire de cette culture vielle de soixante mille ans et qui s’est vue spoliée au vingtième siècle et dont la projection aura lieu en présence de la réalisatrice ce samedi à 19h30. 
Il faut saluer l'engagement et le travail de l'équipe du festival, pilotée par la réalisatrice et directrice du festival Greta Morton Elangué de nous ouvrir ainsi une fenêtre sur un monde trop soubvent ignoré. 



Bons films

La Fleur du Dimanche

Le programme complet est disponible sur le site du festival et du Cinéma des Cinéastes qui accueille le manifestation


     

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