dimanche 4 juin 2017

L'amant, la fleur, le poète, d'hier, d'un jour, de la semaine dernière, de demain...


Il y a quinze jours, avec mon Billet du dimanche 21 mai "En avance, en retard: Juif, Nazi, Grec, Fantôme", je pensais être en retard, oui mais par rapport à qui? A quoi? 

Cette semaine, je tombe sur un "Portrait" de Maurice Olender dans Libération du 30 mai 2017, intitulé "Maurice Olender, l’anti-éditeur" par Virginie Bloch-Lainé avec une photo de Jean-François Robert.


Iris mauve - Photo: lfdd


J'y lis une réponse à la question de la journaliste : 
"Que pense le philologue du climat de haine qui pesait sur l’entre-deux-tours de la campagne électorale ? "Je vous réponds en vous renvoyant à un chapitre de Race sans histoire intitulé "De la responsabilité sémantique", dans lequel je signale que les mots peuvent être des couteaux. On passe beaucoup plus vite qu’on ne le pense de l’insulte sexuelle à la violence sexuelle, du jeu de mots déplacé à la blessure qui fait saigner. Ceux qui ont insulté Macron, l’affublant d’un nez crochu, stigmatisant son passé de banquier, savent-ils qu’en 1968, des manifestants disaient qu’ils étaient contre les "banquiers juifs" Rockefeller et Krupp, comme si "banquier" était synonyme de "juif" ? Ni les Rockefeller ni les Krupp n’étaient juifs.""

Cela renvoie à l'histoire des mots et des expressions et je remercie un fidèle lecteur de m'avoir alerté sur l'usage de l'expression "Je sors mon révolver" par Noam Chomsky, attribuée à Goering dans mon billet de dimanche dernier.


Iris mauve - Photo: lfdd

Petit rappel et complément en wiki et en images:
Je cite le fidèle lecteur qui cite Wikipédia
" Chomsky se trompe. "Je sors mon revolver" n’est pas un mot de Göring, mais d’un certain Hanns Johst.
Wikipedia nous dit que :
"Johst écrit en 1933 une pièce intitulée "Schlageter", expression de l'idéologie nazie et jouée lors de l'anniversaire d'Adolf Hitler pour célébrer l'arrivée au pouvoir des Nazis. Il s'agit d'une hagiographie héroïque du martyr « pré-nazi » Albert Leo Schlageter (1894-1923). La phrase « quand j'entends le mot culture, je sors mon révolver », souvent prêtée à des dirigeants nazis, vient de cette pièce. Mais la phrase originale est un peu différente : « Wenn ich Kultur höre ... entsichere ich meinen Browning !. » « Quand j'entends parler de culture... je relâche la sécurité de mon Browning ! » (acte 1, scène 1). Elle est dite par un personnage de la pièce, dans une conversation avec le jeune Schlageter. Dans cette scène, Schlageter et son camarade de temps de guerre Friedrich Thiemann étudient pour préparer un examen d'université mais commencent à se disputer sur la question de savoir si cela vaut la peine de faire cela alors que la nation n'est pas libre. Thiemann affirme qu'il préfèrerait se battre plutôt que d'étudier."

Et voici l'expression retraitée qui apparait au cinéma (avec des "images d'archive". 
"Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver."


Quand j'entends le mot culture,...

Peut-on dire que cette  expression a été l'un des premiers "Mème" puisque cela a aussi donné:
"Quand j'entends le mot culture, je sors mon pistolet!", ou "...je sors mon Luger " ou "...je brandis mon automatique", ou encore "...je dégaine mon six-coups" et à la télévision "Chaque fois que j’entends le mot culture, je dois sortir mon chéquier." ou même "Quand j’entends le mot revolver, je sors ma culture."....
La liste peut être complétée...



Fleur Bleue - Photo: lfdd


Pour changer de registre, et revenir de Cannes, la chanson du film de Philippe Garrel "L'Amant d'un jour" - à ne pas confondre avec celui de Jean-Fançois Ozon "L'Amant double", c'est sur un texte de Michel Houellebecq chanté par 
Jean-Louis Aubert - Lorsqu'il Faudra




Lorsqu’il faudra


Lorsqu’il faudra quitter ce monde,
Fais que ce soit en ta présence
Fais qu’en mes ultimes secondes
Je te regarde avec confiance

Tendre animal aux seins troublants
Que je tiens au creux de mes paumes ;
Je ferme les yeux : ton corps blanc
Est la limite du royaume.

Un matin de grand clair beau temps,
Tout rempli de pensées charnelles
Et puis le grand reflux du sang,
La condamnation essentielle ;

La vie qui s’en va en riant
Remplir des entités nouvelles,
La vie n’a pas duré longtemps,
La fin de journée est si belle."


Et puis le Poème "Sensation" d'Arthur Rimbaud chanté par Jean-Louis Aubert puis par Robert Charlebois


 






Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud

Et pour finir tout à fait sur un autre registre, et revenir aux 
Chemical Brothers d'il y a une semaine - le clip Wide Open ft. Beck avec une chorégraphie de Wayne McGregor et dansé par Sonoya Mizuno et c'est réalisé par Dom & Nic ( attention les effets spéciaux !):








 Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

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